Yvan, de la <lundi>banque</lundi> aux bibliothèques de Bogota

“L'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde.” Nelson Mandela

Suite à 30 années chez BNP Paribas, à deux ans de la retraite, la carrière d’Yvan a eu la chance de pouvoir prendre un tournant majeur. Grâce au mécénat de compétences, proposé par les ressources humaines du groupe, ce passionné de littérature a pu revenir à ses premières amours en s’engageant à plein temps aux cotés de Bibliothèques sans frontières.

L’ouverture culturelle : une motivation pour Yvan

Ancien professeur de lettres en Colombie, il a toujours été intéressé par les problématiques d’ouverture culturelle. Engagé dans un syndicat et membre du comité d’entreprise, il affirme : “J’ai découvert combien la gestion des activités sociales et culturelles pouvait être une chance de s’ouvrir au monde pour nombre de salariés, que ce soit pour eux-mêmes ou pour leurs enfants.”

Responsable clients chez BNP Paribas, en fin de carrière, Yvan a entendu parler par le services des ressources humaines de la possibilité de faire du mécénat de compétences. Éligible à ce programme et après quelques recherches personnelles, il trouve l’association qui correspond à ses attentes : Bibliothèques sans frontières (BSF). Fondée en 2007, BSF souhaite réinventer le modèle des bibliothèques pour permettre à tous d’avoir accès à la lecture et à la culture et favoriser ainsi l’égalité des chances. Pour cela, elle met en place deux programmes phares en France, l’Ideas Box : une médiathèque mobile, en kit, déployable en 20 minutes et les Voyageurs du numériques : un programme de formation au numérique à destination des acteurs de proximité du monde des livres (bibliothèques de quartiers, associations, etc.).

“Lorsque j’ai commencé à parcourir le site, à lire le rapport d’activités, à me projeter dans son organisation, je savais que cette association me correspondait. BSF m’est apparue très vite comme une évidence” Yvan Clairet

Si l’association plaît tant à Yvan, c’est également pour son coté international et notamment pour les projets qu’elle propose en Colombie. La femme d'Yvan étant Colombienne, il considère le pays comme sa deuxième patrie et voulait s’en rapprocher davantage.

“ Quand j’ai vu que BSF développait des partenariats en Colombie, j’ai craqué.”

Le mécénat de compétences, une transition épanouissante vers la retraite

Mis à disposition à temps plein, chez BSF, Yvan a deux casquettes. Fort de son expérience syndicale, il a tout d’abord une mission “ressources humaines”. Il appuie la direction sur les modalités de mise en place d’un comité d’entreprise. BSF ayant franchi de manière irrévocable la barre des 50 salariés, l’association doit mettre en place un cette instance de représentation du personnel. Cette dernière a déjà des délégués du personnel mais se demande s’il ne serait pas pertinent d’installer à la place un Comité Social et Économique (CSE). Yvan les accompagne donc pour savoir quel modèle serait le plus adapté.

Le reste du temps, ce sont ses compétences de professeur et ses connaissances universitaires qui sont mises en avant. En effet, il s’occupe de thématiques liées à l’éducation et notamment les contenus en espagnol destinés à l’Amérique latine… Un projet qui l’amènera au bureau de BSF en Colombie en quelques mois.

« J’ai commencé par regarder les contenus du partenariat Nicarali, sur lesquels personne n’avait jamais eu le temps de se pencher vraiment, et j’en ai effectué une sélection. Ce qui pourrait nous servir pour d’autres projets en Amérique Latine, notamment en Colombie. »

Vécu comme une nouvelle page de sa vie, le mécénat de compétences est pour lui une expérience très positive. Après quatre mois de démarches, grâce à l’appui des RH et sans frein de la part de son manager, Yvan a pu commencer à travailler en association. Le mécénat de compétences permet aux employés seniors de mettre en valeur leurs compétences pour des projets à impacts sociaux… Mais pas que ! Pour Yvan, c’est également le moyen de revenir à ses valeurs et à ses centres d’intérêts, de retrouver de la passion pour des sujets qui le portent.

“Le mécénat de compétences permet de sortir de la spirale infernale travail / retraite. On a encore 5 à 10 ans au-delà de la retraite à faire des choses intéressantes et à apporter ! Ce sentiment d’utilité est quelque chose de très important.”

Par ailleurs, l’environnement de travail le stimule. Intégrer une petite structure lui permet de découvrir un nouvel environnement de travail “où tout le monde se débrouille”. Considérant cette étape comme « la meilleure chose qui [lui] soit arrivée dans [sa] vie professionnelle. », il souhaite poursuivre son engagement après son départ à la retraite.

“Une page va se tourner mais une autre est en train de s’écrire. Ce rebond est très important et dès le lendemain de ma retraite, je serai chez BSF.”

Il recommande donc vivement cette opportunité aux autres salariés proches de la retraite. Le mécénat de compétences étant bien ancré dans les politiques RSE de la BNP Paribas, de nombreuses associations peuvent proposer des projets correspondant à leurs attentes.

“Je conseille à ceux qui veulent s’engager de réfléchir à ce qu’ils veulent faire ! Réfléchir à un vrai projet un projet qui va remplir ces 2 années, mais également au-delà.”

C’est pourquoi Yvan avoue “se reconnaître” dans les programmes de mécénat de compétences. Ces derniers sont mis en place dans de nombreux groupes qui peuvent être accompagnés par Vendredi. Au niveau des structures, ce sont des apports mutuels pour l’entreprise et l’association via le mécénat de compétences. Au niveau plus personnel, la motivation des salariés renait et de nouvelles compétences sont développées.

“Si on arrive à changer le monde du travail dans notre pays, le mécénat de compétences y sera pour beaucoup.”

Photo de l'article : Yvan Clairet, photographe : Louis Bourjac

Publié le par Vendredi