Pour en finir avec <mercredi>l'inégalité</mercredi> des chances

En 2016, le Conseil national d’évaluation du système scolaire publiait un rapport expliquant que la France disposait du système scolaire où le capital de départ avait l’incidence la plus forte sur le niveau de formation à l’arrivée, en comparaison aux autres pays de l’OCDE. En un mot : le système scolaire n’arrive pas à lutter contre les inégalités sociales.

Aujourd’hui, l’égalité des chances, la « méritocratie[1] » proposée par l’école républicaine est devenue un mythe. En effet, 140.000 jeunes sortent chaque année du système éducatif sans diplôme, ni qualification. Et sans accès aux études, l’accès à l’emploi demeure restreint. Cette triste réalité s’illustre en chiffres : 46% des 18-24 ans non diplômés sont au chômage et 30% des jeunes non-diplômés vivent sous le seuil de pauvreté.

Pourtant, certaines associations savent que la panne de l’ascenseur social n’est pas une fatalité et que l’égalité des chances n’est pas une utopie ! Ainsi, pour ZupdeCo, Rêv’elles et les Apprentis d’Auteuil, la solution réside dans l’éducation. Chacune à leur manière, elles agissent dans ce sens. ZupdeCo lutte contre le décrochage scolaire au collège par de l’aide aux devoirs à l’école, Rêv’elles accompagne les jeunes filles de quartiers prioritaires pour les aider à trouver une orientation professionnelle. Les Apprentis d’Auteuil, quant à eux, cherchent à promouvoir l’apprentissage et les carrières technologiques ou professionnelles auprès des jeunes en difficultés scolaire et/ou financière.

ZupdeCo : Agir avant le décrochage scolaire

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Des étudiants des Grandes Écoles ou universités s’engagent auprès de collégiens 2 heures par semaine.

Depuis 7 ans, ZupdeCo agit auprès de collégiens issus de familles défavorisées pour les aider à obtenir le Brevet des Collèges. En effet, ayant constaté que la majorité des jeunes décrochaient en seconde, l’association cherche à prévenir le phénomène et atténuer la marche entre le collège et le lycée en proposant du tutorat à l’école dès la sixième.

Accompagner des étudiants dans l’enceinte même de l’école permet de limiter les inégalités qui se creusent à l’extérieur, lors des devoirs à la maison notamment. Ainsi, 1 parent sur deux déclare ne pas se sentir capables d’assister leur enfant sur toutes les matières. Les élèves dans l’incapacité d’être aidés peuvent alors perdre confiance en eux et la motivations et les notes s’en font ressentir.

Pour les aider, ZupdeCo fait appel à des étudiants bénévoles issus des Grandes Ecoles. Ces derniers suivent les collégiens individuellement pendant deux heures et s’assurent que les devoirs sont terminés et les leçons comprises avant leur retour à la maison.

« Cette opportunité de faire du soutien scolaire m’a semblé très intéressante car je voulais me rendre utile. Nous allons pouvoir suivre l’évolution des élèves et surtout leur prouver que tout est possible en matière de réussite scolaire. »
Dyklan Horth, étudiant en administration et échanges internationaux et bénévole au collège Chopin de Melun.

En 2016, 2190 collégiens ont bénéficié de tutorat. Pour 2017, l’association s’est fixé comme objectif d’épauler 5000 enfants en les amenant vers le lycée dans les meilleures conditions qui soient.

«Rêv'Elles» : permettre aux jeunes femmes de prendre conscience de leur potentiel

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Les participantes de « Rêv'Elles » en visite à l’Assemblée nationale en juillet 2017.

Consciente des difficultés auxquelles peuvent faire face les jeunes filles dans les quartiers prioritaires, l'association «Rêv'Elles» cherchent à les accompagner pour les aider à prendre confiance en elles et à trouver une orientation qui leur correspond. En effet, pas facile de trouver sa voie quand l’on fait face à des difficultés sociales et économiques et quand les différentes marches d’insertion professionnelle sont plus hautes à franchir pour les femmes. Dans les grandes entreprises, on comptera seulement ¼ de femmes dans les comités d’administration quand seulement 10% des start-ups sont fondées par des femmes.

Au travers de quatre programmes, « Rêv’Elles ton potentiel », « Rêv'Elles-moi l’entreprise », « Rêv'Elles moi ta vie de » et « Rêv'Elles cafés », les jeunes filles apprennent à découvrir leurs qualités et à bâtir un projet professionnel en oubliant le déterminisme socio-culturel. Au contact de rôles modèles, des femmes inspirantes par leur réussite professionnelle et leur engagement pour la société, les participantes aux programmes peuvent découvrir le monde du travail et s’y projeter. Dès lors, les possibilités se font plus concrètes, les rêves se rapprochent et les barrières tombent.

Depuis 2013, l’association est venue en aide à plus de 230 jeunes filles majoritairement issues des quartiers prioritaires d’Ile-de-France. Les programmes sont une vraie réussite : en 2014, 91% des participantes déclarent avoir plus confiance en elles suite au programme « Rêv’Elles ton potentiel » et en 2015, 92% déclarent avoir un projet professionnel clair à la sortie du programme.

« Le fait de donner la pêche et l'ambition à des jeunes filles est crucial. Le conseil que je donnerais à ces jeunes filles, d’avoir de l’audace. »
Annie, consultante en formation professionnel et rôle modèle chez Rêv’Elles.

Retrouvez les témoignages des participantes et des rôles modèles ici.

Les Apprentis d’Auteuil : redonner confiance grâce aux filières professionnelles

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Les Apprentis d’Auteuil disposent d’un panel de formations professionnelles variées afin de proposer aux jeunes des débouchés concrets.

Fondation catholique, les Apprentis d'Auteuil œuvre depuis plus de 150 ans. En France et à l’étranger, elle accompagne plus de 30 000 jeunes et familles fragilisés. L’association lutte contre le décrochage scolaire et l’illettrisme au travers de ses programmes éducatifs en travaillant de manière complémentaire avec les enseignants et les parents.

Mais la mission de la fondation de s’arrête pas là. Les Apprentis d’Auteuil redorent le blason des formations professionnelles trop souvent dépréciées par les filières classiques et générales. Ainsi, ils proposent de nombreux cursus en CAP, Bac Professionnel et même BTS, la plupart en apprentissage pour former les jeunes et favoriser leur insertion dans le monde du travail. De l’hôtellerie au graphisme, des services à la personne à l’informatique, chaque jeune peut trouver une filière qui lui correspond.

Pour lever les barrières qui pourraient encore exister, elle aide les jeunes dans leur recherche d’emploi, de logement et de mobilité, trop souvent freins à l’emploi.
Les formations sont motivantes et de qualité : 4 jeunes sur 5 présentés aux examens professionnels obtiennent leur diplôme.

«Les Apprentis d'Auteuil sont les seuls à ouvrir la porte à des jeunes comme moi qui n'ont leur place nulle part. »
Julien, bénéficiaire de la Fondation des Apprentis d’Auteuil et apprenti en travaux paysagers.

D’autres témoignages sont en ligne sur la chaine Youtube des Apprentis d’Auteuil.


  1. Un modèle méritocratique est un idéal d'organisation sociale qui tend à promouvoir les individus en fonction de leur intelligence et travail et non d'une origine sociale ou de la richesse. Ce modèle idéal sert de fondement à l’école républicaine mise en place en France par Jules Ferry en 1881. ↩︎

Publié le par Vendredi